Une homélie est un commentaire de circonstance prononcé lors de la messe, après la lecture de l'Évangile,
dans plusieurs confessions chrétiennes :
le catholicisme, le christianisme orthodoxe, le luthéranisme et l'anglicanisme.
Le mot est devenu synonyme de
« sermon ».
Homélie du 15 septembre 2024
En reprenant l’évangile, réentendons la question du Seigneur : pour vous, qui suis-je ? Pierre répond correctement et de tout son cœur : tu es le Christ ! Et voilà que Jésus le traite de Satan : comment comprendre ? De plus, ces dernières paroles de Jésus peuvent nous choquer en ce moment : si quelqu’un veut marcher veut marcher à ma suite, qu’il prenne sa croix et me suive ! Et en conclusion quelque chose comme cela : si vous voulez sauver votre vie, il faudra accepter de la perdre ! comment comprendre ces paroles quand on souffre, quand il faut quitter une terre, une famille, quand il faut se séparer de qqn qu’on aime et qu’on en reverra plus sur cette terre ? Pour cela, frères et sœurs, il nous faut revenir à l’évangile pour trouver des éléments de réponse.
Jésus pose la question à chacun de nous : quelle sera notre réponse ? Elle méritera sûrement le beau titre de roc tant la foi de l’Eglise est solide, comme nous le dit le pape François, même si comme Pierre, elle a été et est parfois encore hélas pierre d’achoppement pour certaines situations actuelles qui nous scandalisent. L’Eglise, un roc ? Sûrement ! Il fonde notre espérance envers et contre tout, à travers la Parole de Dieu et les Sacrements ! Elle nous transmet la Bonne Nouvelle de l’Evangile. C’est elle qui a suscité et suscite tant de témoins et martyrs de la foi, comme St Lambert que nous vénérons ce matin. L’Eglise nous fait découvrir la vraie nature du Christ. En lui, c’est Dieu qui s’est approché de nous, l’un de nous. Oui l’Eglise continue de susciter des hommes et des femmes qui croient véritablement en lui, même et surtout au péril de leur vie. La foi alors se traduit douloureusement dans les actes qu’ils posent. Oui l’Eglise est le roc sur lequel la foi au Christ se transmet. Mais ce roc peut aussi devenir pierre d’achoppement : chaque fois qu’elle oublie les pauvres, chaque fois qu’elle a régenté les consciences et menace les hommes des châtiments de l’enfer en présentant un Dieu qui punit quand on n’est pas soi-disant dans les normes, quand elle ne reconnaît pas ses erreurs et ou cachent les fautes graves de certains de ses membres. Alors que le Christ est venu révéler un Dieu proche, un Dieu d’amour et de pardon, quand on le lui demande. C’est une veille permanente de la part de tous les membres de l’Eglise du Christ, du plus grand au plus petit de ses serviteurs. Enfin, la question de Jésus est posée à chacun d’entre nous. Notre réponse est aussi pleine d’ambiguïté. Notre foi au Christ est parfois solide comme le roc heureusement. Mais parfois la manière de vivre notre foi peut faire de nous aussi une pierre d’achoppement pour ceux qui nous voient vivre. Et si nous prenions du temps, du recul, face à beaucoup d'événements du monde ou de notre église qui nous attristent profondément et surtout grâce à la prière et à la Parole de Dieu, d’ajuster notre réponse, ou d’avancer encore sur ce chemin, ou encore d’essayer d’entendre la voix du Seigneur, quand nous nous demandons, au moment d’épreuves : mais où es-tu, Seigneur ? Et puis quand nous avons du mal en ce moment d’entendre ces paroles de Jésus dans son évangile : si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix : ne sont-elles pas dures, ces paroles, pour beaucoup ? Et si elles nous choquent comme elles ont choqué Pierre, essayons de la comprendre à l’exemple de ces gens qui la vivent douloureusement au quotidien, parce qu’elle est essentielle au message chrétien. Mais surtout comprenons bien que Jésus ne nous demande pas de souffrir pour souffrir, la souffrance pour la souffrance, le sacrifice pour le sacrifice, mais il nous demande la foi, l’espérance, l’amour, la sincérité de vie, jusqu’au bout de notre existence ! Cela nous demande toujours d’avancer dans nos questions, il restera tant de pierres d’achoppement, de révoltes, d'incompréhensions, de rejets, de blessures de la vie, de séparations pour arriver jusqu’au roc qu’est le Christ, lui est passé de la mort à la vie. N’est-ce pas ce à quoi nous sommes appelés, depuis notre baptême ? Alors je reprends la question que je me pose depuis dès le début : Où es-tu, Seigneur ? Et lui de nous dire : je suis du côté de ceux qui souffrent, du côté des réfugiés, des blessés de la vie, des victimes des prédateurs de toute sorte, de ceux qui frappent à nos portes, à la porte de nos consciences. Et puis : pour vous, qui suis-je ? Seigneur, tu es celui qui nous interroge sur notre mode de vie ! tu nous appelles à la conversion de notre cœur et de notre regard sur ce monde si complexe. Mais aide-nous à être des porteurs de l’Espérance que tu mets dans le cœur de l’homme.
Père Georges