Une homélie est un commentaire de circonstance prononcé lors de la messe, après la lecture de l'Évangile,
dans plusieurs confessions chrétiennes :
le catholicisme, le christianisme orthodoxe, le luthéranisme et l'anglicanisme.
Le mot est devenu synonyme de
« sermon ».
Homélie du 10 décembre 2023
Nous avons peut-être perdu l’habitude d’entendre parler de bonnes nouvelles, en ces temps si incertains. Chaque jour, nous n’en recevons que de mauvaises ! Les médias ne cessent de nous parler des violences de toutes sortes, d’où qu’elles viennent. N’y aurait-il pas de la place, enfin, pour les bonnes nouvelles ? L’évangile de Marc s’ouvre, lui, sur ces mots : « Commencement de la Bonne Nouvelle ». C’est le début de l’action de Dieu, car avec Jésus un monde nouveau, tout neuf, a surgi !
Commencer, mettre en route un projet, faire du neuf, et créer, c’est transformer notre milieu de vie, notre manière de vivre. C’est aussi nous transformer nous-mêmes. Mais commencer quelque chose n’est pas toujours facile, car c’est un peu partir à l’aventure. C’est parfois même très angoissant et plein de passages tortueux dans des terres arides, comme le dit le prophète Isaïe. Commencer, c’est toujours prendre un risque car il faut accepter de se mettre en marche vers l’inconnu. Accepter de laisser notre habitude, notre tranquillité ou notre routine.
Quand Jésus commence à proclamer la Bonne Nouvelle, il ne sait pas à quoi il s’engage. Il avait une vie paisible à Nazareth, comme charpentier. Et la route qu’il va prendre ne sera pas de tout repos. C’est une route dans le désert, sur une terre aride et montagneuse, pleine de ravins et de passages tortueux. Cette route s’achèvera sur la montagne du calvaire. Marc nous dévoile au long de son texte le vrai visage de Jésus : ce n’est pas cet envoyé de Dieu puissant et fort, mais humble et fraternel ; ce n’est pas un messie des armées en guerre, mais un messie désarmé et pacifique. Dieu se donne à voir sur le visage défiguré et souffrant d’un homme en croix. C’est un commencement, une bonne nouvelle qui doit toujours s’ajuster et s’actualiser au temps où elle est proclamée tous les jours et jusqu’à la fin des temps.
Pierre, dans sa lettre, nous dit d’être patients, de vivre le commencement de la bonne nouvelle dans nos vies. Nous devons veiller en menant une vie digne du salut, une vie de justice devant Dieu et devant les autres. Il n’y a pas de petites actions pour aplanir la route si difficile de beaucoup : le moindre geste est utile et nécessaire, en vue du bien !
Jean-Baptiste dans le désert proclamait un baptême de conversion pour le pardon de la fragilité de notre condition humaine. Le désert, c’est l’expérience du Peuple de Dieu en exil et qui ne voyait plus Dieu, pensant qu’il l’avait abandonné. Nos égarements nous empêchent de voir le Seigneur ou bien nous laissent dans l’indifférence. Le désert, c’est le lieu du vide, du silence, de la paix et de la sérénité qui permet tous les commencements : la prise de conscience de ce que nous sommes, notre besoin de conversion, notre désir de changer un peu de ce quelque chose qui nous bloque. C’est là, au désert, que peuvent renaître toutes les espérances qui sont en nous.
En ces temps difficiles pour beaucoup, nous avons la grâce, nous chrétiens, de vivre ce temps de l’Avent ! Qui nous dit en ce dimanche : Dieu ne nous abandonne pas ! Il n’abandonnera jamais ses créatures, même si elles s’en éloignent souvent. Pour le Seigneur, il n’y a pas de situation désespérée. Il vient à nous ! C’est lui qui fait sans cesse le premier pas vers nous, qui prend l’initiative de venir à notre rencontre. Il veut nous révéler notre dignité, même si nous sombrons dans les pires épreuves. Jésus, le Ressuscité de Pâques, nous rejoint, rejoint toutes et tous ceux qui appellent, comme cette voix qui crie dans le désert ! Mais il a besoin de chacun, de nous tous, pour faire entendre et connaître sa Voix. Chacun à la place qui lui est sienne, peut apporter ce message d’espérance en notre monde. Nous avons toutes et tous pour mission d’y travailler, et jusqu’à notre dernier souffle.
Malgré l’incertitude, le découragement, la fatigue qui guettent chacun parfois, nous devons continuer à être des veilleurs : le Seigneur, inlassablement, frappe à la porte de notre cœur, et il attend de nous une réponse pour annoncer la Bonne Nouvelle, au milieu de tant de mauvaises : « Toi, monte sur une haute montagne ! sois mon messager ! » N’ayons pas peur ! Jésus nous accompagne.
P. Georges