Une homélie est un commentaire de circonstance prononcé lors de la messe, après la lecture de l'Évangile,
dans plusieurs confessions chrétiennes :
le catholicisme, le christianisme orthodoxe, le luthéranisme et l'anglicanisme.
Le mot est devenu synonyme de
« sermon ».
Homélie du 21 avril 2024
Quel est l’essentiel pour chacun dans sa vie ? Qu’est-ce qui vous fait courir ainsi toute la journée ? L’amour pour votre famille, pour les enfants, le service des autres, le bien de la cité ? Qu’est-ce qui anime votre vie ? Combien de fois ai-je été ainsi interrogé personnellement. « Et vous, pourquoi vous vous êtes fait prêtre ? » question posée avec curiosité, mais avec sympathie. En ce dimanche où l’Eglise prie pour les vocations, pour que des jeunes se mettent au service du Seigneur, j’ai envie de poser la question à chacun : « pourquoi vous voulez venir communier ? Pourquoi vous avez demandé le baptême ? Pourquoi vous vous rassemblez en ce dimanche ? » Oui, pourquoi ? Chacun ici a une réponse différente : c’est si personnel ! Pour ma part, je me souviens du jour où tout a commencé. C’était lors de ma première communion, un jour de Noël, dans mon village proche d’ici. Je me suis dit : ma vie, c’est cela, je veux devenir prêtre. Pour moi, dès l’âge de 8 ans, tout a commencé par un émerveillement, la nuit où on déposait Jésus dans la crèche. Je ne l’oublierai jamais ! Pour d’autres personnes, ils ne vous donneraient pas de date : c’est plutôt venu comme une évidence qui s’est imposée progressivement à travers des événements, des rencontres, ou le désir de se donner. Pour d’autres encore, ce fut le résultat d’un combat, devant des choix pas faciles à faire, dans un milieu pas toujours propice à faire grandir une vocation, ou à vivre tout simplement une vie de chrétien ! Dans la diversité des réponses, il y a des points communs. Le premier, c’est que personne ne dit : « je me suis fait prêtre, je me suis fait chrétien, tout seul, sans l’aide des autres ! Car c’est le Seigneur qui appelle et nous choisit. Nous dirions plutôt : « je me suis senti connu, aimé, rejoint dans le mystère de mon être. Jésus le Bon Pasteur, le dit : « je connais mes brebis ». Il y a une relation qui s’établit entre le Seigneur et moi. C’est le sentiment d’exister pour Dieu, d’entrer dans sa vie ou dans son projet de donner la vie au monde. Le Seigneur me connaît, il m’aime comme je suis ! Un autre point commun, c’est que chacun peut dire : « si je suis prêtre, si je suis devenu chrétien par mon baptême, c’est parce que j’ai découvert dans l'Evangile, le Christ aimer notre monde. Plus on se rapproche de Lui, plus on est pris par l’amour qu’il porte à notre terre. A l’origine de toute vocation, il y a cet amour unique de Dieu pour l’humanité. C’est pour tous que je suis prêtre. Et c’est par amour pour le monde que vous êtes ici aujourd’hui. Avec ce monde qui est le nôtre, nous ne cessons de nous tourner vers Dieu pour reconnaître sa voix et recevoir sa vie.
Voilà, frères et sœurs, nous sommes avec nos pourquoi, mais qu’est-ce qui fait notre vie en profondeur ? Qu’est-ce qui anime nos journées, nos occupations, nos travaux ? Quand on se pose ces questions, vous pensez à votre place dans la société, et dans l’Eglise du Christ ! Qui que nous soyons, au-delà de nos charges, importantes ou discrètes, ou en retrait de la vie intense du monde, nous avons tous une vocation : le Seigneur nous appelle à vivre avec Lui. Toute vocation est d’abord une manière personnelle, unique, de vivre avec le Christ. Alors bien sûr, grande variété infinie de réponses : pour certains, c’est un métier vécu comme une « vocation », comme l’on dit justement, avec le Christ Serviteur de tous. Pour d’autres, ce sera une épreuve morale ou physique portée avec courage et sérénité, l’occasion d’aimer comme le Christ. Pour d’autres, c’est la grâce de la vie, de donner la vie à ses enfants, c’est cette grâce inoubliable reçue un jour, c’est le pardon donné et reçu, c’est la grâce de la foi. Combien de vocations reçues de Dieu ! En ce dimanche, rendons grâce à Dieu ! Le Seigneur Jésus nous dit : « Je suis le Bon Pasteur. Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent ». Connaissons-nous la voix du Seigneur qui nous appelle ? L’avons-nous déjà entendue ? Ce n’est pas une voix comme les autres : elle est discrète, et elle se mêle à notre voix intérieure, elle se mêle aux événements qui touchent les profondeurs de notre existence et de notre conscience. Car le Seigneur parle. Il appelle toujours. Il attend notre réponse. Il nous fait confiance. Son appel est un appel à vivre avec lui. Heureux sommes-nous d’entendre le Seigneur : nous découvrirons l’essentiel de nos vies, qui est d’être connus de Dieu et de le connaître.
P. Georges