Homélie du 24 août 2025

Ce sont des paroles dures que celles de l'évangile. Nous avons entendu parler de porte étroite, de porte qui se ferme et que rien ne fera ouvrir, même pas les retardataires qui estiment avoir de soldes références : ils sont, disent-ils, des pratiquants. Et au dehors de la porte, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Tout semble donc reculer par rapport aux extraordinaires paroles du prophète Isaïe qui voient affluer vers la ville sainte de Jérusalem une foule de Juifs et d'étrangers. Pour trouver la clé de ce texte, il faut partir de ses 1° mots : dans sa marche vers Jérusalem, Jésus traversait villes et villages. La mention de Jérusalem n'a rien de topographique. Si Luc en parle, c'est pour nous indiquer que Jésus va vers sa mort. Aller à Jérusalem, c'est faire route vers le Père en passant par la Passion et la Résurrection. C'est pour y souffrir et y mourir. Tout en Jésus est cet Amour fou qui va jusqu'au bout, pour son Père et pour tous. Le meilleur éclairage pour comprendre ces paroles, c'est de se tourner vers Jésus lui-même.  Il a dit (Jean10,9) : Je suis la porte ; si qqn entre par moi, il sera sauvé, il ira, il viendra et trouvera de quoi se nourrir.  La porte est la personne même de Jésus. La porte étroite ne peut être que Jésus lui-même qui va vers sa Passion. Nous savons aussi que le Royaume des cieux dont parle Jésus n'est pas un lieu. Il est la vie éternelle. Et dans sa grande prière avant sa mort (Jean 17) Jésus dit : la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé. Et pour reprendre les belles images du prophète Isaïe, la vie éternelle ce sera la montagne sainte où toute larme sera séchée et toute souffrance transfigurée. Mais nous sommes encore en route vers la Jérusalem Nouvelle. Et le chemin en est souvent dur et exigeant. Ce n'est pas que Dieu veuille faire payer très cher un ticket d'entrée au festin du Royaume. La souffrance, les épreuves et la mort, nous les rencontrons de toute façon sur notre chemin de vie, avec ou sans Dieu ! Mais le Père nous invite à faire de toute souffrance un acte d'amour, comme l'a fait Jésus ; Il nous sauve ainsi d'une révolte stérile et nous ouvre le chemin de croissance qui passe à travers elle. La question de savoir s'il y aura beaucoup de sauvés, cela n'intéresse pas Jésus. Il détourne la question en disant : efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Il veut dire de prendre au sérieux notre existence. Ce qui importe, c'est de se convertir à Lui, avec confiance et humilité, en accueillant la Bonne Nouvelle de l'Amour de Dieu ! Enfin, regardons plutôt filtrer le rayon de lumière au bas de cette porte étroite et fermée. C'est la lumière du Christ vainqueur de la mort. Elle redonne vigueur aux mains inertes et aux genoux qui fléchissent, et elle nous rend courage sur la route de notre vie quotidienne. Dimanche après dimanche, le Christ crucifié et ressuscité nous fait entendre la Bonne Nouvelle de ce salut offert à tous. Il nous partage le pain et le vin nouveau pour que toute notre vie devienne Action de Grâce ! Au cœur de notre prière et de notre liturgie, le Seigneur nous apprend à devenir signes de cette vie éternelle qu'il nous promet. Et plutôt que de nous désoler des cailloux qui gênent notre marche, ouvrons les yeux sur les signes de ce monde nouveau en croissance. Même si les signes sont petits, ils sont réels, car ce monde qui est en train de poindre au sein même de toutes ces douleurs de son enfantement.
P. Georges
 
 

Une homélie est un commentaire de circonstance prononcé lors de la messe, après la lecture de l'Évangile,
dans plusieurs confessions chrétiennes :
le catholicisme, le christianisme orthodoxe, le luthéranisme et l'anglicanisme.
Le mot est devenu synonyme de
« sermon ».


A la Une

Homélie de notre Paroisse
à lire et à télécharger ici



 
 
"En Marche N°78"












 
Père Georges Arnould 03 83 21 52 50
MAIL

Réunion visio