Une homélie est un commentaire de circonstance prononcé lors de la messe, après la lecture de l'Évangile,
dans plusieurs confessions chrétiennes :
le catholicisme, le christianisme orthodoxe, le luthéranisme et l'anglicanisme.
Le mot est devenu synonyme de
« sermon ».
Homélie du 26 mars 2023
Dimanche après dimanche, les évangiles nous préparent à vivre la fête de Pâques. Pour les catéchumènes, comme Julia et Alyona, elles les font avancer un peu plus vers leur baptême, le jour de Pâques, vers la fontaine baptismale, comme on l'appelle.
Dans ce passage de l'évangile de Jean, le retour à la vie de son ami Lazare est le point culminant des signes de vie que Jésus a laissés et ce dernier signe constituera le motif de son arrestation et de sa mort. Face à la mort de son ami, Jésus est bouleversé. Il pleure. Il partage dans toute son humanité la souffrance humaine face à la mort. Avec Lazare, Jésus manifeste à ses disciples que Dieu est le Dieu des vivant et non des morts, et qu'il reste quoiqu'il arrive, plus fort que la mort !
Juste après ce dernier signe de Jésus, dans l'évangile de Jean, c'est la Passion de Jésus qui commence ! Jésus marche vers sa mort, à ce moment-là. Les disciples ne manquent pas de le lui rappeler : « Maître, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider, et tu veux retourner là-bas ? ». Et peu de temps après, la décision des chefs juifs sera prise de mettre à mort Jésus …
Un condamné à mort a-t-il encore quelque chose à offrir ? Une mort peut-elle redonner la vie à un mortel ?
C'est en tout cas le sens du dialogue entre Jésus et les sœurs de Lazare. Elles vont, elles aussi, revenir à la vie. A leur manière, elles vont sortir du tombeau de leurs certitudes apparentes : « Oui Seigneur, dit Marthe, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde ! ».
Quels messages retenir de cette belle page d'évangile, pour notre préparation à Pâques ? Trois messages qui se complètent, pour chacun d'entre nous :
Le premier : Etre baptisé, c'est passer de la mort à la vie ! C'est une formule très forte, surtout pour celles qui vont être prochainement baptisées ! Cette formule résume pourtant cette parole de Jésus dans cet évangile : Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ! Celui qui croit en moi ne mourra jamais ! On peut entendre ces paroles avec les larmes du Christ devant la mort de Lazare, et avec nos larmes à nous quand nous perdons un être cher ! Jamais plus la mort, avec le Christ ! Pourtant, nous mourrons bien tous un jour ! Mais, ce n'est pas de cette mort-là dont parle Jésus. Pour lui, la mort n'est pas la finitude, la retombée dans le néant. La finitude, c'est à l'opposé de la naissance ! La mort est à l'opposé de la foi ! La mort est, vue comme finitude, est la fin de la relation à Dieu, c'est l'extinction de mon baptême ! Ce n'est pas cela que veut Jésus pour nous, bien au contraire ! Et le carême est un temps du réveil de la foi pour redevenir des vivants devant Dieu, ou pour les catéchumènes, pour le devenir : des vivants devant Dieu, et pour toujours, malgré la mort physique !
Le deuxième message : c'est la foi qui nous fait entrer dans la Résurrection ! Au centre de la rencontre entre Jésus et Lazare, il y a les 2 sœurs Marthe et Marie. Pour elles, il n'est pas question de ressusciter, mais de « croire ». Lorsque nous relisons ce texte d'évangile, comptons le nombre de fois où revient le verbe « croire ». Ainsi, avant de faire sortir Lazare de l'ombre du tombeau, Jésus fait sortir les deux sœurs Marthe et Marie de leur incroyance, de la nuit de leur non foi, en disant : si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ! Et nous tous et chacun ici, croyons-nous que notre foi est capable de faire renaître en nous ce qui est mort et sans vie, sans espérance ?
Le troisième message : un appel à grandir dans la foi ! Ne disons jamais « j'ai la foi », mais « je grandis dans ma foi » ! Marthe a grandi dans la foi, quand elle dit : je sais que mon frère ressuscitera au dernier jour. Et Jésus l'invite à faire un pas de plus : Moi je suis la résurrection et la vie... Crois-tu cela ? Ainsi, il s'agit de passer de la foi dans le futur, à la foi actuelle, aujourd'hui : aujourd'hui, Seigneur, je crois en toi !
Qui est finalement Jésus pour nous ? Le Sauveur du monde ? Est-il le Fils de Dieu ? Ou bien est-il le Seigneur de la Vie, comme le proclame Marthe la sœur de Lazare ?
Répondre à cette question, c'est l'affaire de toute une vie, c'est celle de votre vie au quotidien, c'est vrai ! C'est l'affaire de toute l' Eglise, de toute une communauté ! Ne la délaissons jamais, cette communauté : nous aurons toujours besoin d'elle et de ses membres : prêtre, diacre, catéchistes, membres discrets mais efficaces de sa vie, chorales, membres actifs des associations caritatives, du ccfd, des équipes d'animation pastorale, équipes de réflexions, de préparation aux sacrements, équipes funérailles, visites des malades, équipes de partage et de prières comme le rosaire ... et j'en oublie ... comme elle a besoin de nous pour grandir au milieu de ce monde et de nos frères.
Et commencer à se poser cette question : qui est Jésus, pour moi … c'est déjà un beau signe de Pâques !
P. Georges